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Viticulture : quand Mère Nature nous donne le La

par | 23 mars 2020 | Blog | 0 commentaires

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Alors que notre société est au ralenti, les équipes du Château le Bouïs se mobilisent pour produire un plan de continuité d’activité conforme aux consignes gouvernementales et vous proposent, dès aujourd’hui, la création de contenus informatifs et ludiques pour vous offrir une douce parenthèse autour de la vigne, du vin et de la nature.

Propulsé sur le devant de la scène, le cœur de la vigne bat au rythme baroque d’un concerto en 4 temps. Celui composé par un virtuose du genre en matière de renouveau : Mère Nature. Son tempo ? Il oscille entre le rythme largo et végétatif du repos hivernal et le rythme presto et actif du bouillonnement estival. En coulisse, s’affairent les luthiers de la vigne pour s’assurer que l’harmonie demeure à chaque instant. Présentation des 4 saisons de la vigne.

Printemps : délicate ritournelle pour éclosion de verdure

La ritournelle annonçant l’arrivée du printemps est fredonnée par les feuilles de vigne qui éclosent en rosette. Puis elles se développent, s’étalent et s’accordent ensuite à l’unisson pour faire entendre leur voix. Leur mission ? En finir avec le silence imposé par l’hiver. A leur tour, les boutons floraux et les grappes émergent d’un profond sommeil, se saluent, puis se séparent progressivement. Les vignerons, en compositeurs émérites, ont tout préparé pour leur sortie : ils ont retourné la terre pour l’aérer dès le mois de mars et porté une attention quotidienne à l’entretien de la vigne. Pour éviter toute dissonance, les mauvaises herbes sont ensuite écartées pour garantir le confort de la vigne. Et en mai, place à l’ébourgeonnage qui sert à éliminer les fausses notes : jeunes pousses, bourgeons ou rameaux nuisibles à la productivité des plantations sont évincés.

Été : envolées lyriques pour apogée mélodique

En solo ou à l’unisson, c’est ainsi que naissent et s’épanouissent les fleurs de la vigne. Celles qui, à la fin du cycle de la mélodie jouée par Mère Nature, se transforment en futures baies de raisin. Au moment de la floraison, les vignerons sont aux aguets : la floraison conditionne l’arrivée des vendanges qui surviennent 100 jours plus tard. En bon chefs d’orchestres, les vignerons se saisissent de ce moment pour dompter la vigne en supprimant l’extrémité de la pousse. Idéal pour concentrer la sève vers les grappes et les parties robustes du végétal. L’objectif ? Optimiser la qualité des vendanges à venir en sélectionnant les meilleures grappes de raisin. Les dernières mesures estivales sont jouées par la météo qui détermine la durée de maturation des raisins et la qualité du millésime à venir. En attendant le final en apothéose : les vendanges automnales.

Automne : clôture en apothéose pour cuvée virtuose

En automne, le public retient son souffle et attend le signal de Mère Nature pour vendanger : la maturité parfaite du raisin. Et pour cause : cueilli trop tôt, il posséderait un taux de sucre trop bas et un taux d’acidité trop haut. Cueilli trop tard, il ne serait pas assez acide et trop sucré. Le moment est crucial. Dans l’attente, tous les regards sont tournés vers la véraison qui entame un solo final très remarqué. Et pour cause : cette phase est celle où les baies changent progressivement de couleur, la grappe de raisin devient de plus en plus compacte et les sarments se teintent de bruns. Une fois la maturité parfaite atteinte, le cérémonial des vendanges peut débuter. Ce qui met un point final à l’oeuvre magistrale de la nature. Et permet à une nouvelle symphonie d’éclore : la cuvée.

Hiver : silences nécessaires pour soupirs prometteurs

En hiver, « le silence est l’élément dans lequel se façonnent les grandes choses. » En effet, durant cette période, le pied de vigne endormi est silencieux. Dès le moment où Mère Nature l’enveloppe de deux écailles teintées de brun, ses bourgeons entrent en hibernation. Autour de la vigne qui sommeille, s’affairent un tourbillon de vignerons. Et tels des chefs d’orchestres virtuoses, ils mettent tout en œuvre pour préparer l’harmonie de la récolte à venir. La partition à suivre ? Assurer le bon développement de la vigne grâce aux pré-taille des ceps de novembre et décembre et aux tailles de décembre à fin mars. Ces actions conjuguées brisent le silence de la vigne qui se réveille en soupirant. Ces soupirs se traduisent par de la sève s’écoulant des plaies de la taille. Cette phase se prénomme: les pleurs.

Chaque année, cet orchestre aux instruments parfaitement accordés donne naissance à un millésime exceptionnel et unique au Château le Bouïs. 

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