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Effet Milléisme : mettre le ciel en bouteille

par | 7 mai 2020 | Blog | 0 commentaires

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Pacifique, violent, lunatique, effacé ou bienveillant, le tempérament du ciel fait la pluie et le beau temps sur les humeurs du vivant. La preuve en est de par notre comportement au réveil. Sitôt les yeux ouverts, notre premier réflexe est de plonger nos yeux dans les profondeurs de la voûte céleste pour faire des prédictions sur ses états d’âmes du jour. Ce face à face matinal est d’autant plus crucial pour les vignerons. Eux, dont une des facettes du métier est de savoir dompter la fougue des cieux et parvenir à la mettre en bouteille tout en révélant un bel “Effet Millésime*”. Derrière cette expression si énigmatique, se cache une formule magique, fruit d’un équilibre subtil entre territoire hospitalier, ciel dompté et alchimistes de la vigne. Ceux-là même qui changent le raisin en or. Présentation.

Un terroir hospitalier au caractère affirmé

“Certains vivent, d’autres survivent, cela est la résultante des acquis biologiques et de l’influence de l’environnement (…)” – Y Remmouche. Ce qui s’applique à l’être humain peut également convenir à la vigne. Car le choix de son environnement – type de sol, climat et topographie – est déterminant pour que l’effet millésime s’exprime pleinement. Un sol qui permet à la vigne de révéler tout son potentiel peut être – par exemple – crayeux pour un vin aux accents fins et fruités, schisteux pour un vin plutôt liquoreux ou argilo-calcaire comme c’est le cas au Château Le Bouïs. Ce dernier type de sol est généralement propice à l’obtention d’un vin frais et drainé. Au sol adéquat, il faut ajouter une topographie** générant un climat favorable pour la vigne.

Elle est idéale quand elle rassemble :

  • bonne orientation de pente,
  • altitude,
  • proximité d’une rivière

 

Mais ce n’est pas tout ; l’exposition vient en guise de touche finale, parfaire cette composition idyllique. Dans l’idéal elle est sud ou sud/est afin de pouvoir capter un maximum de lumière. Celle du Château le Bouïs – situé dans le Massif de la Clape, périmètre classé Natura 2000 – est exceptionnellement plein sud. Les vents audois que sont Le Cers et le Marin, jouent également un rôle essentiel dans la typicité de ses vins. Le vent Marin, venu de la Méditerranée, balaie la vigne en y déposant une pellicule de sel et apporte une source d’humidité dans ce terroir aride. Alors, que Le Cers, vent venu du Nord-Ouest de Narbonne, sèche la vigne en évitant que la baie ne pourrisse. A eux deux, il permettent d’apporter un équilibre précieux à la vigne, la régulent et la protègent tout en la ventilant.

Un ciel instable à dompter

“Rouge du soir, bon espoir”. Hormis pour les météorologues aguerris, il est ardu de prédire avec exactitude les humeurs du ciel à l’instant T. Seulement, si l’on est attentif aux signaux qu’il nous envoie, nous pouvons, le plus souvent, les anticiper. Comment ? En laissant notre regard partir à la poursuite du vent et en déterminer sa direction, en détaillant le ciel et la forme des nuages et en prêtant attention aux réactions de la faune et la flore environnante. Or, et contrairement aux idées reçues, s’il est possible de devancer le changement d’humeur du ciel, un temps beau et chaud n’est pas forcément la garantie d’obtenir un bel effet millésime. Car il s’agit, encore ici, d’équilibre. C’est après cela que courent les vignerons : l’équilibre entre humidité et sécheresse ou encore chaleur et fraîcheur. Car les conditions météorologiques influent, elles aussi sur le vin. Exemple, si le temps est globalement très ensoleillé, le millésime sera plus concentré en sucre, s’il est plus frais en acidité et s’il est plus humide, il sera plus dilué. Le rôle des vignerons est donc de s’adapter perpétuellement aux humeurs du ciel tout en restant particulièrement vigilant à l’éventuelle survenue d’accidents météorologiques : grêle, gel et canicules sont les ennemis d’un bel effet millésime, voire même de la récolte.

Des vignerons alchimistes au savoir-faire unique

Si rien n’est laissé au hasard concernant le terroir, personne n’a de prise sur les humeurs du ciel. Alors comment lisser l’effet millésime dans le cas où ce dernier a été plus capricieux qu’à l’accoutumé ? C’est là qu’interviennent les viticulteurs et les vinificateurs en bon alchimistes de la vigne. Les premiers, grâce à des techniques savamment maîtrisées comme le relevage et l’effeuillage, l’éclaircissage, l’irrigation raisonnée et le tri pendant les vendanges, font tout ce qui est en leur pouvoir pour retirer le meilleur de ce que la nature nous offre. Ensuite, les vinificateurs interviennent à leur tour pour parfaire le tout grâce à divers procédés qui interviennent dans les caves : fermentation, extraction, choix de la durée de macération…tout cela pour s’adapter au mieux au potentiel brut des raisins récoltés.

Parvenir à mettre le ciel en bouteille est donc une lutte de tous les instants. Et la victoire est à la portée de ceux qui savent à la fois écouter la nature et le terroir, dompter la fougue céleste et sublimer le potentiel du raisin brut obtenu. Alors doit-on parler de bons ou de mauvais millésimes, ou de capacité du vigneron à dompter le temps et le ciel pour en façonner le caractère de ses vins ? Rien n’est moins sûr.

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*Millésime : du latin Millésimus (millième). Ensemble de chiffres marquant l’année d’une récolte de raisins et indiquant l’âge du vin.
**Topographie : Composition, relief d’un lieu (d’un terrain ou pays).

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